Le stress n'est pas un diagnostic de maladie, ni un virus, ni une bactérie à soigner avec la pharmacopée efficace des antibiotiques ou vitamines ; être stressé, c'est vivre en état de tension, contracté, agressé. Voici des pistes et solutions pour trouver la meilleure façon de soigner votre stress.
Zoom sur le mécanisme du stress
À l’origine, l'état de stress est fait pour réagir vite face au danger : combattre l’ennemi, fuir ou organiser rapidement un système de défense impliquant plusieurs facteurs à gérer.
Lorsque vous êtes confronté à une situation à risque :
- votre cerveau analyse la situation ;
- vos muscles se tendent prêts à la mobilisation ;
- une cascade de réactions hormonales, celle de la peur et de l'affrontement, se déclenche ;
- votre cœur et votre respiration s'accélèrent pour fournir plus d’oxygène et d’énergie.
Ce mécanisme de la peur sert à générer des réflexes de survie adaptés.
Une réaction devenue inadaptée
Si le mécanisme de stress est prévu par la nature, en quoi cela devient-il un problème pour votre santé ? Car les situations « dangereuses » ont changé :
- Elles sont devenues multifactorielles et psychosociales.
- Elles se prolongent dans le temps.
En conséquence, la réaction physiologique d’adaptation immédiate face au danger n’est plus adaptée. Votre organisme a la capacité de résister ainsi un certain temps mais pas trop longtemps.
La sécrétion de cortisol qui dure attaque les réserves de votre corps : l’effet devient pathogène et toxique : vos capacités de mémoire et d'analyse en sont affectées, des phénomènes inflammatoires et douloureux apparaissent.
Exemples de maladies dues au stress
Le stress fait produire plus de sucres et de graisse dans le sang à partir de vos réserves et favorise certaines pathologies dites du stress tel que : artériosclérose, tension artérielle, sucre dans le sang (diabète), augmentation du taux de cholestérol et de triglycérides corrélé à la survenue d'accident cardio-vasculaire.
Les émotions de peur provoquent des contractures musculaires.
1. Reconnaître les symptômes du stress prolongé
Les signes suivants peuvent traduire une situation de stress prolongé :
- mal de tête ;
- insomnies, troubles du sommeil ;
- transpiration permanente ou excessive ;
- dérèglement de l’appétit et de la digestion ;
- maladies de la peau tel que l’eczéma ;
- tachycardie ;
- chute des cheveux ;
- altération des capacités d’analyse des situations ;
- trouble du comportement et de la pensée ;
- pathologies musculo-squelettiques ;
- ulcérations gastriques ;
- dépression finale ou pathologie destructive.
L’excès et l'exposition prolongée au stress mènent à l'angoisse, au burn-out et à la dépression.
Ne laissez pas les symptômes physiques du stress s'installer, car ils risquent de créer un facteur de stress supplémentaire (peur, angoisse) et une pathologie chronique plus difficile à remédier.
2. Réagissez face aux effets du stress
Face à la symptomatologie du stress, il est important de soigner les symptômes faciles à réduire, pour protéger ce qu'il vous reste d'énergie et entamer un vrai combat contre le stress.
Soignez les symptômes latents
Prenez les devants sur les symptômes soignables immédiatement :
- Les maux de tête avec un peu d’aspirine ou paracétamol, ou ergot de seigle ou triptan : prenez d'abord la moitié et attendez de voir l'effet.
- Les douleurs physiques ne sont pas à supporter, des remèdes sont vendus sans ordonnance.
- Les palpitations et les douleurs thoraciques : n’hésitez pas à consulter un cardiologue pour vous rassurer : la prescription d'un bêtabloquant aide ponctuellement plutôt que de faire une panique.
Traitez les chocs émotionnels
En cas de coup émotionnel, pratiquez un effort corporel intense pour :
- drainer les émotions liées aux contrariétés ;
- libérer les mouvements dont vos muscles ont besoin ;
- oxygéner votre corps.
Exemples : série de pompes, flexions, escaliers, courir 10 minutes...
Adoptez une hygiène de vie saine à long terme
Intégrez dans votre quotidien une activité physique ayant un effet thérapeutique :
- Chicong, Taî-chi.
- Marche rapide, vélo, parcours de santé.
- Danse en société : tango, salsa, rock’n’roll permettent de bouger et focaliser sur d’autres challenges sociaux : celui de savoir bien danser.
- La méthode Pilates, avec système de ressorts et de poulies, combine étirements, respiration et la force. Vous commencez en douceur et expérimentez le type d'exercice physique favorable à votre corps.
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Vous pouvez aussi passer chaque jour un peu de temps dans la nature. Une étude de l'université du Michigan montre qu'une simple promenade, ou un peu de temps passé assis à contempler la végétation dans un parc urbain (à raison de 20 à 30 minutes trois fois par semaine), réduit le stress en faisant baisser le taux de cortisol (une des hormones du stress). Seules contraintes : passer ce temps en pleine nature de jour, sans faire de sport au même moment et éviter d'utiliser son smartphone.
Source : Frontiers in Psychology
Changez vos habitudes alimentaires pour ne pas renforcer le taux de sucres et de graisses circulantes produites par le stress prolongé.
- Apprenez à lire le taux de sucres sur l'emballage des produits que vous achetez.
- Dosez la consommation de café, d'alcool et la tabagie.
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Aidez-vous au quotidien pour vous sentir bien
- Préparez une bouteille d’eau avec plusieurs gouttes des teintures mère valériane, camomille, passiflore, millepertuis, tilleul, plantes réputées anxiolytiques.
- Choisissez un composé des fleurs de Bach en fonction de l'émotion qui semble dominante.
- Suivez les prescriptions de votre médecin afin d'éviter les insomnies et douleurs qui durent.
Remarque : acupuncture, massage Tuina, ventouses aident à libérer votre énergie retenue dans les nœuds musculaires mais n'est efficace que le temps de traitement.
3. Identifiez et réduisez vos réels facteurs de stress
Si calmer les effets délétères du stress en adoptant une hygiène de vie ne s'avère pas suffisant, songez à réorganiser votre vie afin qu'elle soit moins stressante.
Vérifiez les facteurs de stress psychosociaux modifiables
- Dans votre emploi du temps : diminuez les compromis d’horaires, embouteillages, surcharge d'agenda au travail et dans les loisirs.
- Dans vos relations : réduisez l'interaction avec les personnes qui vous causent du tort.
- Dans vos projets : abandonnez les contraintes trop ambitieuses ou incompatibles avec la réalité de votre vie.
Apprenez à mieux vous connaître
- Découvrez vos qualités, vos tendances naturelles.
- Notez ce qui vous apporte de la satisfaction et vous rend serein.
- Listez aussi ce qui vous dérange vraiment, ce que vous n’en supportez pas.
Connaître vos goûts, votre sensibilité, vos capacités, permet de réadapter vos choix de vie et d'être moins exposé aux situations de stress.
- Méfiez-vous des engagements pour mettre en œuvre des rêves qui ne sont pas les vôtres.
- Cessez d'accepter ou choisir les options qui vous affaiblissent.
Apportez les changements nécessaires à votre bien-être
Après avoir repéré ce qui vous stresse et va à l’encontre de votre nature, pesez le pour et le contre et optez pour des changements dans votre vie même s’ils sont parfois longs, coûteux et douloureux.
Les changements logiques à envisager peuvent concerner :
- La situation géographique et climatique de votre lieu de vie vis-à-vis de votre santé.
- Vos charges au travail et vos pressions face aux enjeux compétitifs : demandez-vous si vos objectifs financiers contribuent à votre sensation de bien-être ou au contraire, vous stressent.
- Réorientation professionnelle : consultez les annonces paraissant plus compatibles avec vos aspirations, vendez, déléguez, associez-vous, mesurez le rapport satisfaction/rendement.
Minimisez l’exposition aux souffrances psychiques et aux impacts émotionnels
- Adoptez une stratégie de communication avec ceux qui vous nuisent mais que vous ne pouvez éviter.
- Faites le tri dans vos « amis » et mauvais conseilleurs.
- Posez-vous plus spectateur des événements dont vous n’êtes pas l’auteur et que vous ne pouvez pas changer.
Révisez votre position par rapport à la culpabilisation
N'hésitez pas à faire les changements qui bénéficient à votre santé et votre proche entourage surtout si vous vous situez dans l'un des cas suivants :
- Certaines personnes croient qu’il faut tomber malade pour se soigner et considérer qu’elles sont en état de stress.
- Les personnalités perfectionnistes et responsables sont beaucoup plus soumises aux effets du stress.
Des outils supplémentaires pour vous aider à faire ces changements
La méditation et la respiration aident la gestion des émotions, à analyser calmement vos situations de vie en pensant au temps présent. Dès que vous sentez des palpitations cardiaques, essayez les exercices de cohérence cardiaque comme premier support, sentir des résultats et approfondir ensuite. Votre respiration est le premier levier pour diminuer le stress émotionnel.
Exprimez votre souffrance et vos émotions en vous intégrant à un groupe de personnes dans votre situation, accompagné par un professionnel de la gestion du stress : cela vous aide à sortir des impasses du stress prolongé, paraissant sans solution. Ceux qui expriment une colère légitime semblent moins souffrir de pathologie psychosomatique.
Remarque : usez de discernement, évitez d'exprimer un trop-plein d'émotions insensées sur des cibles innocentes et faciles, en créant plus de stress.