Vous souffrez d'anxiété et êtes soumis à des malaises physiques et psychologiques qui vous gênent dans votre vie quotidienne. Vous ne trouvez pas forcément d'explication rationnelle à cette anxiété car elle a pour base des peurs psychologiques qui créent des tensions. Pour les éviter, vous utilisez des stratégies comportementales d'évitement ou d'affrontement. Vous risquez cependant de vous figer dans un type de personnalité rigide ou phobique et de conditionner votre vie et celle de vos proches.
Si vous vous posez des questions au sujet de votre anxiété, c'est que vous n'avez pas encore automatisé vos mécanismes de défense. Il n'est donc pas trop tard pour y remédier.
Voici comment traiter l'anxiété.
Zoom sur l'anxiété
L’anxiété est la réponse faite par votre corps et votre cerveau face aux menaces perçues. C’est une projection. Il faut distinguer l'anxiété justifiée de l'état pathologique.
- L'anxiété normale est généralement admise et vécue par tous. Cela va du simple avertissement face à un danger potentiel aux doutes liés aux essais et aux erreurs inhérents à tout apprentissage. Douter est normal, en souffrir aussi. Avoir envie de fuir alors qu'il faut faire face génère le mécanisme de l'anxiété normale. C’est le cas du trac, par exemple. Peu de personnes sont capables de se présenter à un examen, quel qu’il soit, sans se soucier du risque d’échouer ou d’être privé de leurs facultés à cause du stress.
- L'anxiété pathologique génère d’autres troubles. Elle se traduit par des stratégies de défense qui peuvent varier : réactions physiques exagérées, comportements d'évitement ou au contraire agressivité extravertie. Elle augmente dans le temps. Elle peut être liée à :
- un traumatisme : on parle alors d’anxiété réactionnelle ;
- une mauvaise expérience ayant engendré des dommages psychologiques ;
- une répétition d'événements, définis ou non, ayant généré de la peur ou de la répulsion dans la petite enfance ;
- une soumission à des pressions constantes : un excès de préoccupations permanentes et non désirées conduit toute personne saine vers un état maladif ;
- l'imitation, depuis l'enfance, du comportement d'un adulte anxieux, l’anxiété étant transmissible ;
- une douleur prolongée dans le cadre d'une maladie.
À noter : le cas de la phobie sociale montre que l’on peut vivre normalement en cachant une anxiété très fortement handicapante. Il ne s’agit pas vraiment d’une phobie mais d’un état d'anxiété généralisée.
Il est important de différencier la personnalité anxieuse, qui souffre et souhaite s'en libérer, de la personne anxieuse, devenue névrotique et même phobique, qui fonctionne selon des mécanismes de défense déjà en place. Cette dernière risque de laisser ses peurs régirent ses pensées et donc son comportement. Cela lui permet de réduire les symptômes physiques de son anxiété, et donc leur coût énergétique. Elle a aussi souvent recours à une médication anxiolytique. Il lui sera très difficile de changer en profondeur et sa vie restera dominée par son anxiété.
Par exemple, un enfant ayant entendu des bombes et souffert de la faim lors d’une guerre aura tendance à devenir un adulte avec une peur du manque, accumulant autour de lui, même si c'est au détriment des autres et en dépit d'un environnement favorable.
1. Repérez les symptômes de l’anxiété
Symptômes physiques
Ils ne sont pas tous permanents mais sont plus ou moins dominants. Ils sont liés à l'adrénaline fabriquée par votre corps :
- sommeil perturbé, cauchemars et réveils intempestifs, recours aux somnifères ;
- sensation de vide ou de froid à l’estomac, fabrication d’acide pouvant générer des ulcères ;
- tachycardie ;
- bouffées de chaleur ;
- essoufflements ou souffle court ;
- sueurs et pâleur passagère du visage ;
- désordres intestinaux ;
- sensation de boule dans la gorge, soif intense, bouche sèche ;
- tremblements.
Symptômes psychologiques
Ils sont dus au désordre cognitif. Vous avez des inquiétudes qui ne vous affecteraient pas en temps normal. Conséquence : vos raisonnements obéissent à ces peurs internes. Elles vous font prendre de mauvaises décisions et cela affecte votre vie ainsi que toutes les personnes de votre entourage qui ne vous comprennent pas forcément. Selon les cas, vous pouvez également ressentir les symptômes suivants :
- Vos pensées s'emballent dans tous les sens ou alors elles sont paralysées.
- Vous souffrez de migraines.
- Vous devenez irritable.
- Votre émotivité est anormale.
- Vous êtes fatigué et vidé de votre énergie.
- Vous ne pouvez pas vous concentrer au travail.
Souffrez-vous d’anxiété ?
Le degré de votre anxiété dépend de :
- votre niveau de sensibilité ou de résistance au stress ;
- votre caractère ;
- la somme de facteurs de stress avec lesquels vous vivez.
Vous souffrez sans doute d'anxiété si vous avez :
- besoin d’être rassuré et de protéger, voire surprotéger ;
- des tics comportementaux, tels que vous gratter, vous ronger les ongles, vous toucher en permanence le visage ou fumer pour vous occuper les mains ;
- le visage chiffonné, cerné, ridé, qui ne respire pas la fraîcheur ;
- une propension à tomber malade facilement ;
- une addiction aux désinhibiteurs tels que l’alcool ;
- une addiction à la nicotine ou aux drogues ;
- une relation anormale vis-à-vis de la nourriture : boulimie, grignotage permanent, anorexie ;
- tendance à trouver refuge dans des groupes d’appartenance religieuse ou sectaire offrant des disciplines et rituels qui permettent de canaliser l’énergie ;
- des attaques de panique, une tendance à l'affolement ;
- une réponse agressive souvent inadaptée à la situation ;
- tendance à manipuler pour contrôler le monde environnant ;
- tendance au perfectionnisme, à ne pas vous pardonner l'erreur ou l'échec ;
- une timidité cachée ;
- tendance à dramatiser, à exagérer.
2. Apprenez à vous libérer de vos pensées anxiogènes
L'anxiété est responsable de maladies psychosomatiques, surtout si elle n’est pas exprimée clairement : intestin irritable, cardiopathies, addictions chimiques, inflammations organiques… Ces dernières constituent cependant une motivation pour vous débarrasser de votre anxiété.
Commencez avec une prise de conscience. La clé consiste en effet à se déconditionner. Si vous avez décidé de vous libérer de votre anxiété, vous devez passer par des changements en profondeur.
- Étape 1 : phase d'observation. Répondez aux questions suivantes :
- De quels symptômes souffrez-vous ?
- Quand se déclenchent-ils, dans quelle situation ou lors de quelle pensée anxiogène ?
- Quel est votre comportement dans ce cas-là : fuite, agressivité, défense ?
- Étape 2 : phase de correction. Reliez ces émotions à vos craintes cachées en essayant de les formuler. Apprenez petit à petit à agir librement en vous observant à nouveau sous l’effet de pensées et de situations anxiogènes. Vous pouvez tenir un journal pour purger par l’écrit vos émotions. Inscrivez-y aussi vos fiertés et l’humeur du jour.
Si votre anxiété est liée à une personne en particulier
Si la situation anxiogène est liée à une personne ou un groupe de personnes de votre entourage dite(s) toxique(s) pour vous, il n’est pas toujours possible de la/les éviter ni de la/les confronter en permanence. Dans ce cas assez commun :
- Limitez vos rapports avec cette personne au strict nécessaire, en ayant pris connaissance de vos émotions.
- Ayez conscience de votre capacité à affronter cette personne mais apprenez également à vous retirer quand la confrontation devient trop intense. Petit à petit, le pouvoir de vos émotions s’effacera.
3. Faites du sport et de la relaxation
Avant de vous exposer à des situations anxiogènes, instaurez des disciplines saines dans votre vie.
Dépensez-vous
- Pratiquez une activité qui vous demande des efforts physiques et vous fait perdre des calories, par exemple la course à pied.
- Ajoutez-en une autre qui vous fait plaisir : équitation, plongée sous-marine, danse…
Important : il faut que vos activités sportives deviennent des centres d’intérêt majeurs, dans un environnement social différent de celui dans lequel vous êtes habituellement plongé. Pratiquez environ 10 minutes d'activité physique intense, dans votre coin, avant ou après la situation anxiogène, afin que vos émotions ne montent pas en puissance.
Pratiquez le yoga
Le yoga est une activité physique qui, si elle est bien pratiquée et avec force, libère l’énergie emprisonnée. Il est la porte ouverte à la découverte d'un univers philosophique et à un changement de comportement qui peut être salutaire dans votre cas. Essayez d'apprendre un enchaînement de mouvements à reproduire chez vous.
Article
Travaillez votre respiration
La méditation, la relaxation, la sophrologie ou l'hypnose agissent sur la respiration, souvent bloquée en cas d'anxiété. Ces disciplines sédatives vous aideront à vous calmer, à condition de vous libérer de vos pensées toxiques et de ne pas faire semblant. C’est souvent le cadre, le lieu et les gens qui favorisent la sensation de bien-être et de sécurité favorable à l’apaisement des pensées. Prenez donc bien le temps de choisir où et avec qui vous allez pratiquer.
Bon à savoir : les disciplines holistiques alliant corps et mental, comme le qi gong, le taï-chi, le yoga et l'étude des philosophies permettent de se distancier de ses émotions et de penser autrement. Elles sont très utiles à qui veut vraiment se libérer de son anxiété.
Créez !
Si vous vous sentez en permanence oppressé, avec l'impression de ne pas vous réaliser ou d’agir seulement sous contrainte, c'est peut-être parce que vous passez à côté de ce pour quoi vous êtes fait. Un excès de frustrations peut en effet rendre anxieux. Essayez alors de réaliser quelque chose à partir d’une idée qui vous motive. Ce peut être l'apprentissage d'un autre métier, une formation ou la découverte d’un domaine intellectuel inconnu jusqu’alors. Observez si vous vous apaisez.
4. Utilisez les médecines douces pour soulager l'anxiété
Plantes sédatives
Profitez des vertus calmantes des plantes suivantes, en tisane sous d'autres formes galéniques :
- le millepertuis est tout indiqué en cas d'état dépressif avec des symptômes tels que l’irritabilité, l’impatience, la difficulté à supporter les contraintes, la versatilité (et l’appétence pour le sucré) ;
- la valériane, qui est connue pour lutter contre les troubles du sommeil, est également très utile en cas d'anxiété, en particulier chez les personnes qui ont les idées noires, qui ruminent ou qui présentent des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ;
- la fleur de passiflore (fruit de la passion) convient tout particulièrement aux états anxieux et de stress qui s'accompagnent d'agitation, d'hyperactivité (la tendance sursaute et surréagit) et d'insomnie ;
- le safran qui possède des propriétés similaires au millepertuis mais qui a l'avantage de n'entraîner aucune interaction médicamenteuse ;
- le curcuma ;
- la fleur d'avoine ;
- la fleur de café ;
- la fleur de ballote.
Homéopathie
La préparation homéopathique d’origine allemande Neurexan® regroupe de l’avoine, de la fleur de café, de la passiflore et du zinc. Laissez fondre sous la langue en dehors des repas.
Phytothérapie
L'euphytose est un médicament qui contient de la valériane, de la passiflore, de l’aubépine (idéale en cas d'anxiété associée à des palpitations cardiaques, une tachycardie et/ou une oppression thoracique) et de la ballote. Prenez-le sous forme de gouttes ou de comprimés matin et soir pendant un mois.
La mélisse peut également être conseillée en cas d’oppression, d’anxiété par anticipation ou de troubles digestifs liés au stress (crampes d'estomac, digestion difficile…).
La bergamote elle, contrairement aux anxiolytiques, n’entraîne pas d’effet sédatif.
Par ailleurs, les feuilles de ginkgo biloba, sous forme d’extrait normalisé (EGb 761), réduiraient, au bout de 4 semaines, les symptômes du trouble de l’anxiété généralisée chez des adultes (source : NCBI).
Aromathérapie
De très nombreuses huiles essentielles (HE) peuvent aider à lutter contre l'anxiété. Parmi elles, nous pouvons citer :
- L'HE de néroli qui apporte un sentiment de paix intérieur et qui soulage aussi bien le stress, l'anxiété et l'insomnie que la dépression. Combinez une goutte avec une goutte d'HE de romarin à verbénone et appliquez sur le plexus solaire.
- L'HE de pin de Patagonie qui, en tant que rééquilibrant du système nerveux, aide à lutter contre les agitations, l'angoisse, les cauchemars et les troubles du sommeil, notamment chez l'enfant. Couplez-la à deux fois sa quantité d'HE de bois de rose et utilisez-la en diffusion d'un quart d'heure toutes les heures).
- L'HE de marjolaine à coquilles permet aussi de soulager :
- l'anxiété, l'agitation et les angoisses en association avec l'HE de petitgrain et de camomille noble à parts égales (3 gouttes du mélange sur le plexus solaire ou deux sous la langue en cas de besoin) ;
- les insomnies en association avec les HE d'ylang-ylang et de ravintsara (Cinnamomum camphora) à parts égales, à raison de 4 gouttes du mélange le long de la colonne vertébrale ou sur la face interne des poignets, le plexus solaire ou la voûte plantaire, une demi-heure avant d'aller au li ;
- le chagrin en association avec les HE de marjolaine des jardins et de nard de l'Himalaya à parts égales, à raison de 3 gouttes du mélange sur le plexus solaire et la face interne des poignets deux fois par jour ;
- les cauchemars chez l'adulte en association avec les HE de camomille romaine et de ravintsara (une goutte de chaque) à appliquer sur le plexus solaire le soir et au coucher pendant deux semaines.
Fleurs de Bach
Le Rescue Remedy, mélange associant 5 Fleurs de Bach, peut vous aider en cas d'urgence. Facile à transporter, il s’utilise en usage externe ou en granules, dans tous les cas de situations à risque.
Astuce : notez vos progrès dans un cahier. Si, au bout de 15 jours d’une prise régulière de ces traitements, la fréquence et l’intensité de vos symptômes ont diminué, c’est déjà un succès.
5. Faites appel à un professionnel
Essayez l’acupuncture
L’acupuncture agit sur la circulation énergétique du corps. Elle vous permettra de relativiser, de comprendre le mécanisme physiologique qui mène à l’anxiété et de le dominer. Elle est efficace pendant tout le temps du traitement.
Article
Consultez un médecin
Il pourra vous prescrire un traitement médicamenteux, sur ordonnance, à utiliser lorsque vous aurez le trac, par exemple avant un examen ou une prise de décision importante dans le cadre de votre profession :
- des bêtabloquants ;
- des anxiolytiques aux benzodiazépines, des somnifères ou des antidépresseurs, qui sont efficaces mais génèrent une accoutumance, tout comme la nicotine ;
- d’autres catégories de tranquillisants n’entraînant pas de dépendance, tels que le buspirone et les antihistaminiques.
Bon à savoir : l’application gratuite pour smartphone « Mon suivi psy » permet d'améliorer votre adhésion thérapeutique (prise du traitement) et votre autonomie tout en facilitant la communication avec le professionnel de santé grâce à un journal des symptômes et des ressentis à partager avec le praticien.
Faites appel à un coach en développement personnel
Ces groupes de thérapie ont l'avantage de vous amener à rencontrer d'autres personnes souffrant d’anxiété, d'échanger sur vos problématiques et de découvrir comment d'autres s'en sortent. Les jeux de rôle, en vous mettant face à des situations anxiogènes dramatiques, sont un outil thérapeutique efficace. Ils amènent le patient à comprendre les causes qui, petit à petit, l’ont conduit à penser et décider en fonction de dangers virtuels.
Cas particulier : votre enfant souffre d'anxiété
Si votre enfant souffre d’anxiété, informez-vous auprès de l'aide professionnelle et installez autour de lui un climat d'écoute plus détendu et plus sécurisant en y mettant une attention et une disponibilité réelles.
Bon à savoir : sachez que traiter l'anxiété est une démarche personnelle tout comme le sont les peurs qui la déclenchent. Vous ne pourrez, hélas, pas vraiment aider ou pousser quelqu'un d'autre dans cette démarche si cette personne ne vous en parle pas d'elle-même.