L’angoisse est un sentiment nécessaire dans la vie car il permet de réagir face au danger.
On parle de névrose d’angoisse (ou de trouble anxieux) lorsque l'angoisse devient une maladie mentale qui domine la vie quotidienne pendant plusieurs mois sans qu’aucun danger réel n’existe. Faisons le point ensemble.
Comment se définit la névrose d’angoisse ?
La névrose d’angoisse, qui appartient aux névroses, se caractérise par une angoisse répétée, irrationnelle, et intense, même en l’absence de danger :
- Elle peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années et provoquer des crises aiguës que l’on appelle des « attaques de panique ».
- Elle entraîne souvent une souffrance morale importante avec des conséquences dans tous les domaines : familial, professionnel ou amical.
Cette maladie mentale concerne environ 4 % de la population. Contrairement à une angoisse simple, qui peut toucher tout le monde, surtout en période de stress (pendant les examens par exemple), la névrose d’angoisse laisse la personne en proie à un sentiment d’insécurité inexpliqué, une inquiétude permanente et une vision pessimiste des choses. L’angoisse devient alors invalidante et apparaît à n’importe quel moment.
Cette névrose est plus fréquente chez la femme et chez les jeunes adultes, mais aussi chez les personnalités anxieuses, qui présentent les caractères suivants :
- une forte timidité ;
- une émotivité et une hypersensibilité ;
- un besoin d'être rassuré et une indécision ;
- un état de tension psychique permanent ;
- un perfectionnisme.
Névrose d’angoisse : quels symptômes ?
On parle de névrose d’angoisse lorsque plusieurs des symptômes suivants sont présents depuis plus de 6 mois :
- Angoisse permanente sans raison apparente.
- Sentiment d’insécurité et de danger imminent avec des sursauts.
- Irritabilité, agitation, incapacité à rester calme et à se détendre.
- Troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, cauchemars).
- Difficulté de concentration et de mémorisation.
- Anticipation négative de l’avenir.
Bon à savoir : l’attaque de panique apparaît lorsque l’angoisse devient trop importante et déborde. Elle intervient n’importe quand et n’importe où, pendant quelques minutes ou quelques heures. La personne a peur de mourir ou de perdre la raison. Elle peut alors être prostrée ou agitée avec une envie de fuir le plus vite possible.
Des symptômes physiques d’angoisse peuvent apparaître et ressembler à une maladie physique. Il est donc important de toujours consulter un médecin pour faire la différence. Il peut s’agir :
- de difficultés à respirer pouvant faire penser à une crise d’asthme ;
- de douleurs thoraciques ou de palpitations ressemblant à une crise cardiaque ;
- de maux de têtes, de tremblements, de fourmillements ou de crampes comme lors d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) ;
- de maux d’estomac, avec des nausées ;
- de vertiges, de sueurs et d’une sensation de malaise comme lors d’une crise d’hypoglycémie ;
- une envie d’uriner comme lors d'une infection urinaire.
Causes reconnues de la névrose d’angoisse
La névrose d’angoisse n’a pas qu'une seule cause ! Il peut s’agir d’une enfance difficile avec des évènements traumatisants, ou bien d’une origine familiale ou encore d’un sentiment d’insécurité survenu au cours de la vie (décès, rupture sentimentale ou perte d'emploi).
Certaines théories neurobiologiques évoquent un dysfonctionnement du cerveau dans le traitement des signaux de danger qui seraient mal interprétés.
Une cause physique peut donner les symptômes d’une névrose d’angoisse (problème de thyroïde, hypoglycémie ou encore crise cardiaque). Seul le médecin pourra faire la différence et proposer un traitement adapté.
Névrose d’angoisse : différents traitements
Dans un premier temps, seul le médecin traitant ou le psychiatre peuvent différencier une névrose d’angoisse d’une maladie physique. Dans la majorité des cas, une psychothérapie (analytique, comportementale, ou systémique par exemple) suffit à diminuer les symptômes et la souffrance. Un travail sur plusieurs mois est nécessaire pour retrouver une vie normale.
Si la psychothérapie est impossible ou insuffisante, une prise de médicaments permet de rendre les symptômes supportables :
- Un antidépresseur pour diminuer l’angoisse permanente.
- Des anxiolytiques en cas d’attaque de panique aiguë.
Une bonne hygiène de vie avec une alimentation équilibrée, une réduction du stress et des contraintes, un sommeil suffisant, une réduction des excitants (caféine, boissons énergisantes, sucre) et un exercice physique régulier, réduisent l’anxiété permanente sur le long terme.
D’autres approches alternatives comme la relaxation, le yoga ou la sophrologie permettent de mieux contrôler les réactions d'angoisse et surtout de les prévenir.